vendredi 27 janvier 2012

L'Ange des ténèbres par Caleb Carr


L'Ange des ténèbres

Quelques années après l'affaire de "L'aliéniste", l'équipe du docteur Kretzer se reforme pour enquêter sur un enlèvement d'enfant qui les entrainera sur la piste d'une criminelle endurcie.

Se déroulant quelques années après l'Aliéniste, ce roman est assez différent du premier. Déjà, le narrateur a changé, on passe du journaliste bourgeois blasé au jeune adolescent sortie de la rue.
En suite, ce n'est pas du tout le même type de criminel : alors que le premier traitait d'un serial killer (d'un quoi ?) typique (sang, sexe, et tripes), la c'est plus insidieux, et comme nous le rappelle un peu trop longuement le roman, plus horrible au final.
La structure même du récit est différente : on sait très vite qui est le criminel, et ou il se trouve, l'enjeu étant de l’arrêter. On a du coup droit a un procès, par exemple.
Il y a aussi, j'ai trouvé, un petit côté désuet dans l'intrigue (alors que j'avais trouvé le premier un peu trop moderne), avec des éléments très romans fin de 19eme siècle, par exemple un tueur indigène exotique, des passages secrets, etc..

Au final, une meilleure lecture, du début à la fin, que le premier roman. (4/5)

samedi 21 janvier 2012

Endurance par Jay Lake


Endurance
Après avoir remplacé un Dieu par un autre, Green espère couler des jours tranquille loin de l'agitation de la ville, surtout dans son.. état...

Mais le pouvoir des dieux fait des jaloux, et les ennemis sont parfois bien surprenants

La série continue, et c'est vraiment très orienté sur des intrigues théistes (plutôt que religieuse : il ne s'agit pas de guerre de religion, mais de guerre théologique et mythes, voir de genre). J'ai même failli au milieu du livre l'abandonner, écoeuré par des infodumps mystiques trop long et inintéressant. Mais après, le livre redémarre en trombe.
Du coup, je garde une impression mitigée du libre.

Green, Par Jay Lake


Green
Green est le nom que c'est donnée cette jeune fille. Elle n'a jamais su son vrai nom, vu qu'elle a été vendue par son père à l'age de quatre ans a un marchand venu d'un autre continent, exilé de son village de rizières pour suivre une éducation trés compléte la destinant a devenir l'une des concubines du Duc Immortel.
Mais de conspirations en rébellions théistes, d’éducation courtisane à religieuse, son destin sera bien différent.

J'avais repéré ce livre depuis longtemps, le speech de départ étant attractif. J'ai eu un peu de mal avec l'introduction, puis c'est une histoire relativement classique de "la narratrice grandit et apprend", avant de partir dans des intrigues mystiques/théistes assez complexes.
Au final, un bon moment.

samedi 14 janvier 2012

Petit cours d'autodéfense intellectuelle par Normand Baillargeon

Un livre broché de 344 pages que je suis très content d'avoir trouvé,et acheté impulsivement (comme quoi, le non virtuel, ça a du bon)
Pour reprendre la quatrième de couverture : "cet ouvrage, illustré par Charb, constitue une véritable initiation à la pensée critique, plus que jamais indispensable à quiconque veut assurer son autodéfense intellectuelle."

 L'ouvrage est divisé en deux parties, sous l'inspiration de ce qui semblent être les deux penseurs favoris de l'auteur : Noam Chomsky et Carl Sagan.
  • la première sur les outils fondamentaux de pensée critique et de tromperie : d'abord, les différentes failles et paralogismes du langage (j'y ai au moins appris amphibologie ), puis les différents outils mathématiques, principalement des notions de statistiques, de probabilités, et de représentations graphiques de données.
  • la seconde partie traite ensuite de l'application de ces outils à 3 domaines :
    • Les expériences personnelles
    • La science
    • les médias

J'ai trouvé ce livre passionnant, notamment la première partie. Bien sur, ce sont souvent des choses que l'on connait plus ou moins (les syllogismes, changer les axes d'une courbe pour lui faire dire ce qu'on veut), mais l'inventaire est très exhaustif, et chaque élément bien expliqué.
J'ai aussi beaucoup apprécié la partie sur les expériences personnelles, car si l'enfer c'est les autres, nous sommes bien souvent notre meilleur escroc. il est tellement facile de s'aveugler ou de s'auto convaincre d'une chose.
Les partie sur la science et les médias restent intéressantes, mais moins originales, plus courantes, plus convenues.
On regrettera aussi que les illustrations de Charb sont au final rares.

Bref, un livre que j'ai beaucoup apprécié, très pédagogue, et que je vais amener à Winterfell avec moi, ne serait ce que parcequ'il y a une liste longue comme le bras de références pour aller plus loin.
Il y a dans la même collection (mais d'un autre auteur) le même ouvrage sur l'économie, c'est sans doute à lire.

vendredi 13 janvier 2012

Téranésie par Greg Egan


Téranésie
Biogénétique et trouble de fratrie...

Quelque part dans un futur proche : une nouvelle espèce de papillons mutants vient d'être découverte par un couple de biologistes indiens sur une île du Pacifique. Parti sur l'île avec leurs deux enfants, Prabir et Madrushee, pour étudier ces lépidoptères, les chercheurs vont disparaître, victime de la guerre civile qui ravagent les Moluques, laissant les enfants livrés à eux-mêmes. Trente ans plus tard, les mutations se sont étendues à l'ensemble de la faune et de la flore des îles avoisinantes. Madrushee repart, décidé à reprendre les recherches de ses parents, suivie par Prabir, qui veut tout faire pour l'empêcher d'y aller et de se confronter à la vérité dont lui se rend coupable depuis toujours.

Romain a la fois hard science (génétique et évolution) et "intimiste" (remords, regrets, fratrie), ce livre se perd me semble-t-il entre ces deux aspects, ce qui entraine des changements de tons nuisibles, et aussi des longueurs.
J'avais découvert Greg Egan y a 12 ans par Isolation, que m'avait prêté un certain Gaël, et il me semble qu'il y avait ce même mélange hard science et individus tourmentés, mais beaucoup plus réussi. Je garde en tout cas un excellent souvenir de ce livre et de sa physique quantique, merci Gaël.
Mais en tout cas pour ce roman, même si par moments j'y ai pris un grand plaisir, il y avait suffisamment de longueurs pour que mon impression finale reste mitigée.

mardi 10 janvier 2012

Metro 2033 par Dmitry Glukhovsky

Metro 2033
Dans le métro, personne ne vous entendra crier...

Après la troisième guerre mondiale, les survivants de Moscou se sont réfugiés dans le métro, pour échapper aux radiations, aux gaz empoisonnés, et aux mutants. Mais comme va s'en rendre compte un jeune homme, Artyom, le refuge est illusoire, le danger partout, et les menaces abondent, que ce soit les mutants (dont les redoutables Bibliothécaires), les néo-nazis, les néo-communistes, les néo-marchands, les cannibales adorateurs du Grand Ver...

Le jeu a été tiré du livre, et non le contraire c'est à noter. Pour le peu que j'ai joué, l'intrigue est semblable, avec bien plus d'action, et donc de violence : c'est le medium et le style général du jeu qui veut cela.

L'ambiance est prenante, les mystères et petites révélations se succèdent les uns aux autres, et globalement l'odyssée d'Artyom sur et sous terre est intéressante.
Mais j'ai du mal avec les écrivains russes (pour autant, certes, que je puisse juger un écrivain russe à partir d'une traduction en anglais :)). Il y a bien longtemps, j'avais lu quelques romans classiques russes, et je me souviens distinctement d'avoir trouvé qu'il y avait quelque chose de spécifiquement russe (slave ?) qui me rendait la lecture déplaisante : une sorte de mysticisme, ou/et de nihilisme, ou/et de philosophie sociale qui m'était étrangère, et présente en arrière plan de façon continuelle dans tout le livre.
Et la, alors que ça n'a sinon rien à voir avec les Frères Karamazov, j'ai ressenti une sorte de gêne qui me semble similaire, et qui me gâche un peu la lecture.
D’où un ressenti mitigé. Après, ça reste sympathique, et tout le monde n'aura sans doute pas le même ressenti que moi sur le style.

mardi 3 janvier 2012

L'aliéniste, par Caleb Carr

New York 1896... Un meurtrier auprès duquel jack l'Éventreur fait piètre figure sème aux quatre coins du Lower East Side les cadavres d'adolescents atrocement mutilés sans provoquer la moindre réaction des pouvoirs publics... Révolté par tant d'indifférence, Theodore Roosevelt, alors préfet, fait appel à ses amis John Schuyler Moore, chroniqueur criminel, et Laszlo Kreizler, aliéniste spécialiste des maladies mentales -, pour élucider cette énigme terrifiante. Leurs procédés sont révolutionnaires ! En étudiant les crimes, ils pensent pouvoir brosser le portrait psychologique de l'assassin, l'identifier et l'arrêter. Ils ont peu de temps : le meurtrier continue à frapper. Les obstacles se multiplient mais rien ne pourra les arrêter...
Oui, j'ai recopié le résumé d'amazon, qui n'est vraiment pas terrible.

L'Aliéniste est un thriller autour d'un tueur en série, genre largement exploité ces dernières années. L'originalité étant le choix de l'époque. Je l'attendais avec une certaine impatience (en fait, j'avais acheté la suite y a bien longtemps, mais j'attendais de trouver le premier à pas cher), et comme souvent, l'attente entraîne la déception.
Ce n'est pas mauvais, mais j'attendais mieux. Le début m'a beaucoup plu, mais sur la durée, je me suis désinteressé, et j'en garde au final une impression mitigé.
Le personnage éponyme est plat, le narrateur principal plutôt insipide, et puis, je crois en fait que l'ére victorienne classique (non steampunk) ne me plait vraiment pas, même quand le livre n'a de victorien que l'époque :)

En résumé, un livre qui n'est pas mauvais, mais qui ne m'a pas transporté.
(Bon, si je retrouve le livre suivant avant mon départ pour Winterfell, je le lirai.)

lundi 2 janvier 2012

Agent to the Stars, Par John Scalzi


Agent to the Stars
En français, Imprésario du 3e type, qui est un bon titre résumant  bien l'histoire.

En effet, un imprésario d'hollywood se retrouve contacté par des ETs , soucieux de lutter contre des décennies de propagande anti-blob, avant de rentrer en contact avec l'humanité. Car non seulement ils ressemblent à un vilain blob phagocyteur d'enfants et de jeunes femmes, ces extraterrestres sentent trés mauvais. La tâche va être lourd pour Tom, mais c'est aussi LE client du siècle, si ce n'est du millénaire, et cet ambitieux aux dents longues ne peut le refuser.

De mémoire (je fais un test de goodreads, la), c'est un livre léger, et très drôle, vraiment plaisant.

Bill The Galactic Hero par Harry Harrison

Bill est engagé malgré lui, à grand coup de propagande et de drogues diminuant la volonté, dans l'armée pour lutter contre les féroces Chingers.

Bill The Galactic Hero est un livre assez court, une satire féroce et continuelle de l'armée, et sans doute aussi de la SF militaire ( bien que je n'y ai pas vraiment vu de référence à Starship troopers, par exemple)
Le problème, c'est que ce n'est que ça, tout le long du livre, et au bout d'un moment, la satire de la discipline, de l'arrivisme et de la bureaucratie militaire devient très lassante. Il n'y pas l'impact émotionnel ou "intellectuel" de The Forever War, et du côté des personnages, ils sont tous veules, lâche, hypocrites, ou/et pervers, le héros inclus, sans rien qui ne permette de s'y attacher.

Il y a deux trois trouvailles amusantes (une greffe d'un bras plus costaud, et avec le caractère violent de son propriétaire d'origine, le déplacement dans l'hyperespace par l'agrandissement des atomes du vaisseau jusqu'à couvrir la distance départ-arrivée puis la réduction de la taille à l'arrivée), mais au final, j'ai trouvé ça répétitif, et lourd (et pourtant, il parait que ce fut une influence majeure de Pratchett). Peut-être que dans le contexte de 1965 c'était plus pertinent ?

J'ai commencé le volume 2 The Planet of the Robot Slaves, mais arrivé au tiers, je ne m'en sens plus le courage. De plus, l'auteur semble regretter les volumes suivants, alors...





Ex-Patriots, par Peter Clines

Superheros et zombis, oh my !

Deuxiéme volume (aprés Ex Heroes ) d'une série présentant une univers ou quelques supers héros protègent les survivants d'un apocalypse zombie, Ex-Patriots a été lui aussi une excellente lecture (et qui m'a fait me coucher a 3h du matin un 31 décembre, ce qui est une erreur tactique fatale).

Alors que le premier volume racontait les luttes d'une petite communauté de survivants contre un gang, au milieu des zombies, ce volume fait intervenir un reste d'armée américaine, super-soldats inclus.
L'auteur a gardé la même excellente structure  de narration que dans le premier livre ; l'auteur mélange ses chapitres entre "Now", ce qui passe actuellement, et "Then", des chapitres qui font le point en général sur un héros en particulier, expliquant son passé, ses origines, ou révélant des éléments de l'intrigue.

Le mélange de genre est toujours délicat : Marvel Zombies m'avait une forte impression initialement, mais avec le recul, si on enlève l'aspect "choquant" de la chose (cf les excellentes couvertures "zombifiées"), ça n'allait pas vraiment plus loin que "oh, j'ai faim, oh j'ai des remords, oh j'ai encore faim, qui est ce qu'on peut encore manger ?", et c'était donc plus une curiosité qu'une vraie réussite, à mon goût.

Mais la, la sauce prend, à ma grande surprise (j'avais acheté le premier volume sans grand espoir, en dépit des critiques élogieuses sur Amazon ). L'écriture est nerveuse, l'histoire prenante (l'alternance présent/passé est très efficace), et ce sont deux livres que j'ai dévorés. On peut certes trouver une ou deux faiblesses au scénario, une ou deux scénes sont prévisibles, et  bien sur dans les super-héros, on trouvera forcément des ressemblances avec Batman ou Ironman, mais le tout est vraiment très plaisant à lire.

J'étais peu inquiet par l'arrivée de l'armée, mais si on reste effectivement dans l'interprétation Sartro-Romerienne (1) du mythe ("l'enfer, c'est les autres, pas les zombies") (qui me lasse un peu, je dois dire), ça reste passionnant, grâce notamment a quelques révélations.

J'ai donc vraiment aimé, et quand le troisième volume sortira, je me relirai le tout avec joie et bonheur.


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