vendredi 28 septembre 2012

Le Poète par Michael Connelly



Le policier Sean McEvoy est retrouvé mort dans sa voiture. Chargé d'une affaire de meurtre abominable, son enquête n'avançait pas. Lorsqu'il apprend le suicide de son frère, Jack, son jumeau, journaliste de faits divers, refuse d'y croire. En cherchant à comprendre, il découvre d'autres cas de policiers apparemment poussés au suicide par des meurtres non résolus. Tous ont été retrouvés avec, à leur côté, des lettres d'adieu composées d'extraits de poèmes d'Edgar Poe. Un effrayant tableau d'ensemble commence à se dessiner. Jack fait pression sur les agents du FBI pour qu'une enquête soit ouverte sur ces suicides en série.

Après un début laborieux pour moi, dû je pense au style de l'auteur ou de son traducteur, j'ai vite été accroché par ce thriller/polar.
Le héros imparfait, dont le passé se dévoile par petite touche au fur et à mesure de l'avancée de l'enquête est attachant, et j'ai aussi apprécié le fait que la police ne soit pas totalement incompétente ou absente : je craignais au départ une intrigue du type "seul contre tous, il trouve la vérité".
C'est un roman très centrée sur le héros narrateur, ses doutes et ses failles, tout en restant un roman policier solide (pour ce que je m'y connais), avec quelques retournements de situations plus ou moins surprenants.
En conclusion, c'est accrocheur et agréable à lire.

Masters of Doom par David Kushner


Masters of Doom: How Two Guys Created an Empire and Transformed Pop Culture
Ce livre raconte - principalement - les vies et oeuvres de John Carmack et John Romero, c'est à dire, pour les ignares en jeux-vidéos, les créateurs de Doom, un jeu très important dans l'évolution vidéo-ludique.
On part de leur enfance, pour s'arrêter à l'époque de Quake et Daikatana.

Le livre est centré sur les deux John, mais quelques autres personnes importantes sont présentées : Tom Hall, Adrian Carmack..

Le ton biographique n'est ni exagérément flatteuse, ni destructrice pour les deux Johns : ce sont juste deux individus, avec leur brillances et leurs tares. J'en suis ressorti avec plus de respect pour Romero que l'image que je m'en étais construit dans la grande période 1995-2000. Mais je vous parle la d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre, comme disait je ne sais plus qui...

Au final, même si deux mois après la lecture, il m'en reste peu de souvenir immédiat, une lecture agréable sur des gens qui ont contribué largement à mon plaisir vidéoludique.

A noter que le livre existe en français, et que si le titre est nul : "Les Maîtres du jeu vidéo", il semblerait que le reste de la traduction soit plutôt correcte, et notamment les notes de bas de pages de la traductrice.

jeudi 27 septembre 2012

Cristal Défense par Catherine Fradier



Éléonore de Coursange, dite Léo, est responsable de l'Agence de sécurité économique. Cette branche top secrète des services de renseignements français est chargé de protéger les intérêts économiques de la France et de ses entreprises. Avec une équipe restreinte (du génie de l'informatique a l'ancien mercenaire), ils surveillent donc les manipulations boursières, les espionnages industriels, et la sécurité des chercheurs et brevets.
Mais lorsqu'ils doivent intervenir pour protéger une contrat de recherche entre la France et un grand céréalier américain ( un Monsanto-like, OGM inclus), le jeu se durci.

J'ai pris ce livre en me disant que cela serait du Clancy (et la, je vois que j'ai vieilli, vu que la référence maintenant c'est 24) à la française, et j'étais curieux de voir un genre que j'ai bien aimé sous un angle culturel différent, et théoriquement plus proche de moi.

Et effectivement, c'est assez différent : l’héroïne fait partie de la bourgeoisie du quai d'Orsay, on croise dans son équipe la beurette en prise avec l'islamisme de banlieue, une préoccupation très actualisé français sur les OGM, l'appartement bourgeois a une cave a vin en bas de l'immeuble, etc..
Le livre est dense, avec un grand nombre de courts chapitres, assez elliptiques. La stylistique "24" est clairement assumée, avec une intrigue principale (effroyablement plausible) et plusieurs sous-intrigues, plus ou moins liées, des révélations et des retournements.
Au final, une lecture prenante, divertissante, correctement écrite, et qui se termine sur un cliffhanger terrible.

samedi 22 septembre 2012

L'Assassin Royal, par Robin Hobb



(Cette critique porte sur sur l'hexalogie (en anglais, soit 13 volumes chez Pygmalion : on comprend mieux les 263 millions de chiffres d'affaires de Flammarion, le groupe père).

Fitz est un bâtard. Au sens premier du terme : le fils du prince héritier et d'une roturière. Révélé six ans après sa naissance, il entraine l'exil volontaire de son père, et son adoption dans l'ombre de la maison royale. Pour ne pas troubler l'ordre de succession, il est donc caché, et voué a servir le royaume, en tant qu'assassin. De plus, il possède l'Art magique de sa lignée, et aussi le Vif, qui lui permet de communiquer avec les animaux, jusqu’à s'en faire des frères de sang.
La série raconte donc sa vie et ses aventures, ses amitiés et amours..

Quand j'ai lu la trilogie Royal Assassin il y a une petite dizaine d'année, cela m'avait laissé un très fort souvenir d'épreuves difficiles, de tristesse, d'injustice, et de malheur. Dans ma mémoire, le héros narrateur allait des persécutions en misères, et à la fin, il n'était même pas récompensé correctement.

Du coup, je n'avais pas osé lire la suite, voulant éviter la dépression profonde (Et j'ai un peu hésité quelques années plus tard pour commencer les aventuriers de la mer)

Et puis, je me suis dit qu'il était temps que je finisse le cycle, quand même. J'ai donc relu les trois premiers, et découvert les trois suivants, mais le tout en français, cette fois-ci.

Sur ma relecture, cela m'a semblé moins triste, mais j'étais prévenu aussi (je me demande aussi si le changement de langue n'a pas joué). Après, c'est loin d'être joyeux : adeptes des répliques drôles et des situations burlesques, passez votre chemin. Il y a très peu d'humour, juste quelque dialogues amusants avec un chat dans la deuxième trilogie.

La seconde trilogie commence 15 ans après la fin. Fitz a vieilli, son compagnon animal aussi, mais il ne s'est pas vraiment apaisé, il s'agit plus d'une anesthésie. Temporaire, quand les circonstances et le devoir le forcent à revenir prés de la famille royale, et a fréquenter ses anciens amis, et ses amours, avoués ou non.

Ce qu'il faut bien comprendre dans cette oeuvre, c'est qu'il ne s'agit pas de fantasy "d'action", et que ceux qui s'attendent a suivre les aventures d'un Ninja-chevalier vont être forcément déçus. C'est l'histoire d'un homme pris entre son devoir, ses serments, et ses sentiments.

Une bonne partie de la deuxième trilogie est par exemple consacré a l'amitié très forte (et l'amour impossible) entre Fitz et le Fou, personnage énigmatique et mystérieux. De façon moins plaisante, un bon nombre de page sont aussi occupés par les atermoiements de Fitz, et parfois, c'est un peu lourd.

Au final, c'était une bonne lecture, parfois un peu longue, pour ne pas dire lourde (cependant, j'ai lu 21 livres de Robin Hobb en deux mois, (c'était devenu une blague récurrente de mon fils), donc forcément, on repère plus facilement les tares de l'auteur..), mais manquant peut-être un peu de plaisir.

mardi 11 septembre 2012

Looking for Calvin and Hobbes, par Nevin Martell




Ce livre est à moitié biographie, a moitié recueil d'avis, et à moitié récit personnel (de l'auteur du livre, pas de Waterson). Ce qui fait un peu trop pour un nombre de pages plutôt faible.

Le postulat de base est la tentative de l'auteur du livre de retrouver Bill Waterson, pour obtenir un interview.Ceci, une douzaine d'année aprés que Waterson ait arrêté, au sommet de la gloire de ses deux personnages ( je ne vais pas m'attarder sur le comic strip, si vous ne le connaissez pas, lisez le ! Disponible dans toutes les bibliothèques et magasins, ou sinon (parmi des milliers) : ici , la ou en français.

Cette recherche,c'est la partie Roadmovie du livre : on visite la ville d'enfance de l'auteur, retrouvant quelques uns de ses contemporains, et le biographe nous fait part de ses doutes et de ses espoirs : j'ai l'impression que c'est une habitude dans les essais "pseudo-scientifiques" de beaucoup parler de soi.
C'est relativement intéressant.

Entrecroisée, il y a une partie qui recueille les avis de nombreux artistes, plus ou moins modernes, sur Waterson. Quasi-exclusivement élogieuse, alternant les "je le lisais tout les jours dans le journal", et les "Il m'a répondu deux fois à mes courriers !".
C'est plaisant à lire, et cela nous montre qu'au delà du plaisir du simple lecteur, Calvin & Hobbes a été une source d'inspiration et de renouveau (et un chant du cygne ?) pour l'art du comic strip.

Enfin, il y a le côté plus biographique, pour ne pas dire hagiographique (mais quand on aime... ), décrivant la vie et la carrière de Bill Waterson et des héros. On y apprend par exemple que les gens de Lucas et Spielberg étaient intéressés par faire un film Calvin & Hobbes. On comprend peut-être un peu mieux comment Waterson a voulu et pu tout arrêter (1).

Cependant, la plupart des informations sur le comic strip ne sont que des copies de ce qu'on peut lire dans The Tenth Anniversary book. Il y a un peu plus d'information quand même sur le conflit entre Waterson et son éditeur sur le refus du premier de tout merchandising.

Quelque chose de choquant dans ce livre, mais qui n'est sans aucun doute pas du fait de l'auteur, c'est qu'il ne comporte aucune illustration. Aucun strip, aucune image.

Au final, un livre décevant, qui apaise et exacerbe la nostalgie, mais n'apporte rien de vraiment nouveau. Mais pouvait-il en être autrement ?

(1) Et on en vient à regretter l'intégrité artistique de Waterson : n'aurait il pas pu vouloir juste un petit peu plus d'argent, un peu plus de gloire (il n'allait même pas dans les cérémonies ou son oeuvre était récompensée) ?
Sans tomber dans les abymes de prostitution de Jim Davis/Garfield, l'oeuvre C&H aurait sans doute survécu a trois t-shirts, deux mugs, et quelques années de strip en plus.
Mais il a décidé que non.