vendredi 30 novembre 2012

Le Dernier Coyote par Michael Connelly



Harry Bosch file un mauvais coton, pour de nombreuses raisons :
- il est célibataire, et s'en remet difficilement
- sa maison a été endommagé par un tremblement de terre et la mairie veut la faire détruire, et il la répare (et y vit) en cachette en attendant un éventuel recours légal
- et pour couronner le tout, suite à un léger différent de technique d'interrogatoire, il a fait passer son supérieur a travers la paroi vitrée de son bureau.
Du coup, il est suspendu du LAPD, sa réintégration dépendant du résultat de ses séances avec sa psychologue attitrée.
Mais quand on creuse sur soi même, on déterre des cadavres : notamment celui de sa mère  une prostituée tuée quand il avait onze ans (ce qui l'a rendu orphelin), mais dont l'enquête n'a jamais abouti.
Mais même 30 ans plus tard, certains secrets ne sont pas sans conséquences.

Vraiment, j'aime beaucoup ce personnage de Bosch : ni ange ni démon, toujours un peu limite, sans tomber dans la caricature du héros bad boy (et puis, il n'a plus l'âge...).
Et la, il remonte à ses origines en reprenant l'enquête sur la mort de sa mère. Tout en devant gérer le fait qu'il a rendu son badge, et ne dispose plus de l'autorité et des moyens du LAPD. Il doit donc louvoyer et ruser pour obtenir les renseignements dont  il a besoin. Et bien sur, une enquête vieille de 30 ans a des implications concrètes dans le présent (faut dire, sinon, le bouquin perdrait de son intérêt..)
Au final, une excellente enquête, avec son lot de surprises et retournements, accompagnée par une non moins excellente narration de la psychologie du héros.

mercredi 28 novembre 2012

Darling Lilly par Michael Connelly



Henry est un informaticien chimiste, ou un chimiste informaticien. Ou un biologiste hacker ? En tout cas, il est prêt de devenir très riche, grâce a sa société et une invention qu’il va bientôt révéler au grand jour. Mais l'obsession qu'il a pour son travail fait qu’il devient célibataire, et doit emménager dans un nouvel appartement.
Mais sur son nouveau numéro de téléphone résidentiel, il reçoit plein d'appels, d'hommes, qui cherchent une certaine Lilly, qui semble exercer le plus vieux métier du monde. Intrigué, il se lance dans une enquête qui risque de lui coûter bien cher..

Connelly sait écrire des thrillers. Après, cela n'est qu'un thriller, et à tort ou à raison, j'en suis un peu lassé. Cela reste bien écrit, il y a quelques rebondissements, toujours Los Angeles et sa faune en arrière plan, mais je n'y ai pas retrouvé toute la saveur des aventures de l'inspecteur Bosch..

dimanche 18 novembre 2012

Sous le ciel, par Guy Gavriel Kay



Pour honorer la mémoire de son père, grand général de l'empire de Kitan, et dans le cadre de son deuil, Tai s'est exile au bord d'un lac de montagne, qu'on dit hante par les fantômes des morts non enterres des nombreuses batailles qui s'y sont déroulés. Cela fait deux ans qu'il enterre les squelettes des combattants,lorsque sa vie est bouleverse par un cadeau immense que lui fait une des jeunes épouses de l'empereur du Tagur, apparemment parce que Tai ne fait de distinction de camp dans son oeuvre de respect des morts. Ce cadeau, 250 magnifiques chevaux venus de la lointaine Sardie, représente une fortune immense pour Kitan, et un atout stratégique important.

Enfin, je retrouve mon Guy Gavriel Kay d'Arbonne, Tiganne et Al-Rassan: des phrases ciselés, des révélations percutantes et bien menées, des personnages riches (notamment les femmes), de l'intrigue et de l’émotion.
C'est un plaisir de naviguer avec nos héros dans cette fantasy historique (n’étant pas connaisseur de l'histoire de la Chine, il m'est impossible d'examiner cet angle je dois dire), de découvrir les plans aux motivations tortueuses (ou parfois très simples), les actes a priori isolé dont toute la portée ne perçoit qu'au long terme, et d'assister a quelques joutes oratoires de haute volée.

Vraiment un bon cru, apres Ysabel ou Last Light of The sun qui ne m'avait pas vraiment convaincu, malgré mon idolâtrie pour Kay. Je lui reprocherai peut-être juste que les personnages principaux du livre ne sont pas les personnages principaux de l'Histoire, et sont donc assez souvent en spectateurs (il me semble que c'est sans doute la aussi la raison pour ma déception avec Sailing to Sarantium, bien que je devrais le relire).

Par contre le fait que la fin du livre soit un peu rapide (a lire certains avis) ne m'a pas dérangé. Pour moi ce livre raconte la fin d'un équilibre (ce qui me semble assez dans la thématique chinoise), ou plutôt d'un ensemble d’équilibres, lies entre par une toile d'interconnexion personnelles. Lorsque la toile se brise, l'histoire est racontée, et j'ai trouvé dans les dernières pages suffisamment de matière pour clore le livre sans me sentir frustré par des éléments en suspens.
Vraiment une joie de lecture : c'est le premier Kay que je lis en français, et j'y ai retrouvé toute la beauté de son style : des phrases travaillées et merveilleusement expressives, des scènes bien menées, des révélations qui sont toujours perceptibles dans le texte.
(et puis, le contraste qualitatif (notamment sur l'écriture) avec les précédents livres que j'ai lus (les fées de Galenorn) est vraiment saisissant, ce qui n'a rien gâché)

mardi 13 novembre 2012

Witchling par Yasmine Gelenorn




Les trois soeurs D'Artigo sont des demi-fées,envoyés sur la terre pour servir de liaison entre les services de sécurité du royaume des fées et la branche "paranormale" de la police de Seattle. Leur HSP(Humain de Sang Pur, par opposition aux fées, changeformes, etc..) de référence étant Case, qui en pince pour Camille, la sorciére aux formes avantageuses (mais aux pouvois incertains), est intriguée par Delilah, la chatte-dgarou (felithrope?) et est terrorisé par Menolly devenue (contre son gré) un vampire.
Mais quand Jocko un géant (enfin, a peine 2m20, un nain parmi les siens) est assassiné, les trois soeurs doivent mener l'enquête.
La, on est vraiment dans la bitlit, presque caricaturale. Les héroïnes sont belles et séduisantes, et rencontrent plein des mâles tout plus séduisants et bien taillés les uns que les autres.
Le souci que j'ai avec cette auteur (qui a changé son nom de famille pour une plante de Tolkien, et écrirait des bouquins "non-fiction" wiccan), c'est que je n'accroche pas au fond : superficiellement, c'est assez drôle, les personnages ne sont pas déplaisants, mais l'univers, l'intrigue principal(un crime) liée a une trame de fond sur l'ensemble de la série (l'invasion de la Terre par des démons) me laissent froid, ne m’intéresse pas. J'ai souvenir d'avoir tenté une autre série d'elle et cela m'avait fait le même effet. Après, sans doute aléa de traduction, mais le méchant du volume qui s'appelle Luc le Terrible, ça n'aide pas.
Mais bon, j'ai lu le suivant Changeling, parce qu’après la sorcière dans le premier volume, c'est la changeforme qui devient la narratrice. Au menu des meurtres mystiques décimant une tribu de puma garou, la découvertes d'anciens ennemis, et en arrière plan, une guerre civile commençant au royaume des fées. Mais au final, c'est plaisant, cependant sans intérêt réellement accrocheur...
Et pour finir, j'ai lu le troisième, avec la soeur vampire comme narratrice. l'intrigue est un peu plus sombre, et le méchant de l'épisode un peu plus impressionnant que d'habitude. Mais cela ne vole toujours pas très haut.
Faute de mieux, je continuerai la série, mais bon, ce n'est pas comme si j'avais rien d'autre à lire. Au moins comme cela, le prochain livre me paraîtra (et me parait) bien meilleur..

dimanche 11 novembre 2012

Ennemis par Charlie Higson



Dans un futur très proche, tous les individus de plus de 15 ans sont tombés malades, et en sont soient morts, soit relevés transformés en zombies/mutant cannibales (la distinction n'est pas évidente).
Dans un Londres aux mains des monstres, des groupes d'enfants tentent de survivre, et de reconstruire un monde.
Ce n'est pas le premier livre de zombies orientés "Jeunes (adultes ? Ados ?)" sortis : je pense notamment a l'ouvrage merveilleusement nommé The Forest of Hands and Teeth (plus prosaïquement "La forêt des damnés" une fois traduit), mais alors que le livre de Carrie Ryan se déroule un temps certain après l'apocalypse, celui-ci ce passe un an après. Surtout, la grosse différence est qu'au lieu de présenter des personnages adultes, ou pré-adultes, tous ici sont des enfants (de 6 à 14 ans). Mais ce n'est pas non plus Les zombies du Club des Cinq : de mémoire, je compte au moins six personnages "détaillés", et un grand nombre d'"anonymes", qui ne parviennent pas à la fin du livre, la cause de mort la plus fréquente et de loin étant "consommation par les zombies".
Le livre est dense, raconte a la troisième personne, selon trois points de vue différent.
C'est effrayant, certains scènes sont cauchemardesques, on s'attache aux personnages (et comme l'auteur n'hésite donc pas à en tuer, c'est encore plus effrayant), personnages qui sont crédibles (peut-être un peu trop matures / forts en combat ? Quoique cela est justifiable par la sélection naturelle inhérente a l'apocalypse zombie) et attachants. Il y a aussi juste la petite dose d'humour nécessaire.
Bref, un livre dense, effrayant, recommandé.
De même pour le suivant : "Les trépassés", qui se passe en effet dans les semaines suivant le déclenchement de la maladie, et raconte l'histoire d'autres personnages (les deux livres semblent se rejoindre dans le troisième), avec notamment une jeune fille et son chat très émouvante.

Sinon, un aparté : de mon temps, quand j'étais pré-ado/ado, j'avais le club des 5 (oui, j'ai longtemps aimé le club des 5 plus que de raison, au moins jusqu’à 11-12 ans), Michel, Alice.. Ça n'avait rien à voir avec ce livre, ou tout ce qu'on peut trouver actuellement sur les rayons pour la tranche 8-15 ans. Alors, ça n'a pas forcément que des bons côtés : aurais-je lu le Seigneur des anneaux a 10 ans (et relu rituellement une fois par an jusqu’à bien 18 ans) si j'avais pu lire Eragon ? Aurais-je découvert les grands "classiques" de la SF (de Heinlein a Dick, en passant par Asimov et Herbert) si j'avais eu accès à Harry Potter à 14-15 ans ? Bah, de toute façon, j'aurai peut-être passé tout mon temps a jouer a World Of Warcraft et à Team Fortress :)

Enfin, c'est comme ça, les temps changent, et au final, c'est sans doute tant mieux, parce qu'autant je pense que maintenant, lire Michel me serait impossible, "Ennemis" est tout a fait lisible, et même très plaisant (pour peu qu'on aime les zombies, mâtinés d'un petit passage "Seigneurs des mouches") pour un adulte.