samedi 30 août 2014

La trilogie The Maze Runner (ou L'Epreuve en français) par James Dashner



Thomas se réveille dans un ascenseur montant, avec pour seul souvenir son prénom. Lorsque les portes s’ouvrent, il se retrouve au milieu d’un groupe d’adolescent (tous des garçons) qui vivent dans la Clairière (la traduction officielle est Bloc, ce qui s’éloigne un peu trop à mon goût du Glade initial), une très grande cour (avec un potager, une petite ferme, un refuge, une forêt et même un cimetière) au milieu d’un labyrinthe. Tous les soirs, les murs bougent pour isoler la petite communauté du reste des couloirs, car c’est à la nuit (principalement) que sortent les Griffeurs, créatures biomécaniques au venin quasi mortel. Mais si la victime est soignée à temps (par un sérum fourni ponctuellement par d’invisibles bienfaiteurs (ou organisateurs ?)), elle survivra, et y gagnera quelque souvenirs indistincts qui lui reviendront après une fièvre douloureuse.
Thomas doit donc s’intégrer dans cette communauté bien organisé autour de plusieurs « corps de métiers », dont notamment les Coureurs, qui explorent chaque jour (revenant avant la nuit !) le labyrinthe pour tenter d’en trouver la clé.
Mais son arrivée est un catalyseur de changement : la mécanique bien réglé du labyrinthe (un nouvel arrivant tous les 30 jours) se détraque au fur et à mesure qu’il découvre son nouvel univers, et ses compagnons d’infortunes

Le moins qu’on puisse dire est que c’est que cette série baigne dans le mystère et l’opacité : le lecteur finira par obtenir toutes les réponses, mais il faudra attendre la fin de la trilogie. Il est vraiment difficile du coup de parler du livre sans entamer le plaisir de la découverte. En tout cas, le contexte initial est passionnant (certes, j’ai un faible de pour les labyrinthes depuis (l’excellent) « The Man in the Maze » de Silverberg – les deux livres n’ont rien à voir par contre), et au cours de la lecture, on se prend au jeu des suppositions et à tenter de lire entre les lignes. C’est assez sombre – la vie est dure dans la Clairière -, l’environnement est assez étouffant, et assez horrifique.
Par la suite, le contexte change, s’agrandit, pas toujours de façon heureuse. L’auteur rajoute un soupçon de paranoïa qui enrichit bien la trame du deuxième volume, qui contient quelques scènes très fortes. Le dernier livre m’a semblé un peu plus faible, ou peut-être étais-je lassé, avec une intrigue moins efficace, moins bien gérée.
Il s’agit là d’un roman pour adolescents. On n’y trouvera donc pas de sexe. Par contre, la violence est très présente. Surtout, l’ambiance est très sombre, et lourde : les espoirs sont souvent déçus, les mystères sont oppressants, les alliés incertains, et il est bien difficile de survivre dans cet univers, comme le prouve l’hécatombe continuelle autour du héros.
En conclusion, dans la série « sf/horreur pour jeunes adultes », j’ai trouvé cela moins bien écrit, moins efficace, moins bien mené que la série Ennemis de Higson. Cependant, il y a quand même beaucoup d’action, de mystères intrigants, une ambiance éprouvante (et prenante), et le décor initial est vraiment intéressant. Mais je reste sur un arrière-goût d’insatisfaction, notamment parce que le « mystère principal », que l’on connait à peu près clairement au début du troisième livre, ne m’as pas semblé très crédible.
A noter qu’il y a un quatrième livre, qui en fait un prologue à la série, que j’ai trouvé encore plus sombre, mais pas forcément mieux réussi : mais le fait de le lire après la série (ce qui est l’ordre de parution) joue contre lui, car du coup, on sait exactement ce qui « tombe » sur les héros.