dimanche 2 juin 2013

Nekropolis, par Tim Waggoner



Après avoir lu un Nekropolis qui ne contient pas de zombies (mais qui valait largement le coup), voici donc un Nekropolis qui respecte son titre.

A commencer par le personnage principal et narrateur, Matt Richter : policier a Philadelphie, en suivant la piste d'un tueur en série étrange, il s'est retrouvé à Nekropolis, une ville dans une dimension parallèle ou se sont enfuis tout les démons, vampires, changeurs de forme et autres sorciers devant l'inexorable progression des humains. En concluant son enquête, il s'est retrouvé zombifié, mais a conservé son intelligence, et n'est pas tenu de manger des cerveaux ou quoique ce soit d'ailleurs.

Depuis, il vivote (zombote ?) en rendant des services a droite à gauche. Cela lui permet notamment de payer un prêtre vaudou pour lancer les sorts qui l'empêchent de se décomposer.

Ses aventures se déroulent donc dans Nekropolis, un ville située dans une dimension d'obscurité . La ville (dont on ne sort pas, sauf quelques portails en lien avec la Terre) est découpé en cinq quartiers, chacun appartenant à un seigneur des ténèbres spécifiques, et regroupant principalement une "espèce" de monstre : les vampires, les morts vivants, les changeurs de formes, les démons , et pour finir les sorciers et magiciens. Au milieu se trouve l'ile de Dis, autrement dit Hadès, créateur de la ville, et l’être le plus puissant du coin. Sa plus grosse responsabilité étant de maintenir l'ersatz de soleil qui assure un éclairage permanent et crépusculaire.

Dans le premier volume, Matt doit venir en aide a une demie-vampire, gardienne de la collection privée d’artefacts de son père (Le Seigneur Sombre (Dark Lord) des vampires, accessoirement). Un objet mystique y a en effet disparu. L’enquête de Matt le conduira sur la piste d’une drogue nouvelle, capable d’affecter même les vampires, et lui fera visiter les lieux les plus secrets et les plus importants de la ville.

Dans le livre suivant, Dead Streets, Matt est décapité, puis accusé d’un crime qu’il n’a pas commis. Ce qui va le conduire d’abord dans la prison de Nekropolis, ou il croisera d’anciens ennemis.

- What do you call a zombie in jail ?
- I dont know, Rondo. What?
Thick lips pulled back from large yellowed teeth as he smiled.
- My bitch
He raised those giant hands of his and started toward me.

Enfin, dans le troisième volume (à ce jour) Dark War, après un passage d’un intérêt moyen dans une dimension parallèle, Matt doit intervenir pour que les conflits larvés entre seigneurs sombres ne se transforment pas en guerre civile dévastatrice.

On a affaire ici a un mélange d’Urban Fantasy et de Noir. On est quand même nettement moins dans la caricature du roman policier que dans le Garrett de Glenn Cook. Faut dire que le fait qu'un zombie ne peut pas boire de l'alcool, ça gène un peu pour en faire un privé classique.

La ou par contre l’auteur se lâche, c’est sur l’incroyable ménagerie qui vit dans cette cité des monstres. Entre le tenancier de bordel qui change de genre à volonté (et ses employés valent le détour aussi), Fade, qui disparaît si personne ne la remarque, et s’est donc arrangé pour devenir journaliste de tabloïd pour être toujours la ou il y a du monde, Lazlo, le démon chauffeur d’un taxi très spécial, des cyber-vampires, les téléphones cellulaires semi-organique (invention du Docteur Frankenstein, avec une vraie bouche et une vraie oreille) et j'en passe et des meilleurs. La série est toujours a la lisière de sombrer dans le grotesque ridicule, mais l'évite globalement.

N'oublions pas la ville elle même, qui sans avoir d'incarnation (ce n'est pas Sigil), est un fascinant personnage.

( pour rester dans les rapprochements avec le jeu de rôle, J'ai eu a la lecture des remontées de Bloodshadows, le jeu de rôle de West End Games se déroulant dans un mélange noir (année 30) et fantasy (multiples races, guerre divine et en arriére plan, monde sauvage ou on ne vas presque pas))

En tant que fan des mélanges Noir-(Urban) Fantasy j'ai bien aimé cette série : ce n'est pas de la grande littérature, mais c'est divertissant, les intrigues se tiennent a peu prés, et l'univers est original et distrayant.

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