dimanche 18 novembre 2012

Sous le ciel, par Guy Gavriel Kay



Pour honorer la mémoire de son père, grand général de l'empire de Kitan, et dans le cadre de son deuil, Tai s'est exile au bord d'un lac de montagne, qu'on dit hante par les fantômes des morts non enterres des nombreuses batailles qui s'y sont déroulés. Cela fait deux ans qu'il enterre les squelettes des combattants,lorsque sa vie est bouleverse par un cadeau immense que lui fait une des jeunes épouses de l'empereur du Tagur, apparemment parce que Tai ne fait de distinction de camp dans son oeuvre de respect des morts. Ce cadeau, 250 magnifiques chevaux venus de la lointaine Sardie, représente une fortune immense pour Kitan, et un atout stratégique important.

Enfin, je retrouve mon Guy Gavriel Kay d'Arbonne, Tiganne et Al-Rassan: des phrases ciselés, des révélations percutantes et bien menées, des personnages riches (notamment les femmes), de l'intrigue et de l’émotion.
C'est un plaisir de naviguer avec nos héros dans cette fantasy historique (n’étant pas connaisseur de l'histoire de la Chine, il m'est impossible d'examiner cet angle je dois dire), de découvrir les plans aux motivations tortueuses (ou parfois très simples), les actes a priori isolé dont toute la portée ne perçoit qu'au long terme, et d'assister a quelques joutes oratoires de haute volée.

Vraiment un bon cru, apres Ysabel ou Last Light of The sun qui ne m'avait pas vraiment convaincu, malgré mon idolâtrie pour Kay. Je lui reprocherai peut-être juste que les personnages principaux du livre ne sont pas les personnages principaux de l'Histoire, et sont donc assez souvent en spectateurs (il me semble que c'est sans doute la aussi la raison pour ma déception avec Sailing to Sarantium, bien que je devrais le relire).

Par contre le fait que la fin du livre soit un peu rapide (a lire certains avis) ne m'a pas dérangé. Pour moi ce livre raconte la fin d'un équilibre (ce qui me semble assez dans la thématique chinoise), ou plutôt d'un ensemble d’équilibres, lies entre par une toile d'interconnexion personnelles. Lorsque la toile se brise, l'histoire est racontée, et j'ai trouvé dans les dernières pages suffisamment de matière pour clore le livre sans me sentir frustré par des éléments en suspens.
Vraiment une joie de lecture : c'est le premier Kay que je lis en français, et j'y ai retrouvé toute la beauté de son style : des phrases travaillées et merveilleusement expressives, des scènes bien menées, des révélations qui sont toujours perceptibles dans le texte.
(et puis, le contraste qualitatif (notamment sur l'écriture) avec les précédents livres que j'ai lus (les fées de Galenorn) est vraiment saisissant, ce qui n'a rien gâché)

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