mercredi 15 mai 2013

Acacia, la trilogie, par David Anthony Durham


Acacia: The War with the Mein
Leodan, roi d'Acacia règne de son île sur le monde connu, tous les autres états lui étant inféodes.
La création de cet empire est maintenant perdu dans les légendes. Et seul le souverain et ses plus proche conseillers savent la corruption sur laquelle l'empire se maintient, basé sur le sombre marché passé avec la Ligue, les seuls a commercer avec les terres inconnues de l autre côté de l océan.
Mais tout cela, les quatre enfants du roi ne le savent pas, comme ils ignorent que du nord va déferler la vengeance d un peuple à la mémoire longue, on pourrait même dire vivante..
Ce résume est un peu succinct, mais en dire plus serait trop en révéler. En effet, cette trilogie raconte une vingtaine d'année, plus exactement, le premier volume décrit deux périodes de quelque mois chacune séparées par 9 ans, les deux autres volumes se passent neuf ans après, sur une période d'une douzaine de mois, il me semble ( comme d'habitude, livres finis il y a un mois, pas pris de notes, etc..)
C'est donc assez dense. C'est aussi un roman ou, comme dans le Trône de fer notamment, on suit plusieurs personnages, a raison d'un par chapitre. Le premier livre contient 71 chapitres, pour 770 pages, et je pense qu'il doit y avoir une douzaine de personnages (comme d'habitude : lives lus il y a quelques semaines, pas de prise de notes..), chaque chapitre "appartenant" donc à un personnage parmi une douzaine. Cette densité a fait que lorsque j'ai lu le 1er volume il y a quelques années, je l'ai ressenti comme "Le Trône de Fer, mais en un seul volume" (La Guerre du Mein se lit en effet très bien de façon isolé), ce qui est un sacré tour de force (serait ce un hasard que George RR Martin soit l'auteur de citations élogieuses sur ces livres ?). Les deux volumes suivants m'ont semblé un peu moins "compacts", et à ce titre, un peu moins bon : après aussi, ma lecture initiale était en anglais, langue concise, alors que ma relecture du premier et lecture des deux suivants se fit en français.
Au delà de la structure, le parallèle avec le trône de fer se fait aussi sur les thèmes : politiques, intrigues, et conflits. La fratrie Akaran n'est pas non plus très éloigné de la fratrie Stark à la base, sans en être une pâle copie.

Lors de ma relecture-lecture, j'ai choisi la version française pour voir si la réflexion sur l'un des éléments qui m'avait vendu le livre en 2007 était plus facile à percevoir. En effet, je l'avais découvert
par ce billet  http://theangryblackwoman.com/2007/08/24/acacia-by-david-anthony-durham/ , l'auteur est afro-américain, ce qui est assez rare en fantasy, et cela serait perceptible dans son oeuvre.
Alors, effectivement, si on essaye de creuser cet angle spécifique, la place conséquente de l'esclavage (et d'une forme de commerce triangulaire) et de la drogue (utilisé comme moyen de contrôle de la population) a forcément une résonance particulière pour un noir américain. On pourrait aussi verser au dossier le fait que les méchants initiaux sont très pales de peau, obsédés par leurs ancêtres (donc la race et la filiation), mais cela me parait déjà plus hasardeux.
Par contre, le côté très cosmopolite du monde, clairement revendiqué par Durham (voir ici : http://www.salon.com/2011/11/09/if_tolkien_were_black/ ), change de façon conséquente de l'uniformité courante en fantasy, chez les humains tout au moins.
Au final, si je me garderai bien d'essayer de trop analyser le livre et son auteur, c'est prenant, original et bien écrit. J'ai préféré le premier volume au deux autres, parce que j'ai vraiment été bluffé par la richesse (en terme d'intrigues et d'histoires) de celui-ci, mais la trilogie est de très bonne qualité.

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