vendredi 7 décembre 2012

Epitaph Road, par David Patneaude



en 2067, 97% des hommes meurent, terrassés par une épidémie foudroyante. 30 ans après, dans un monde apaisé et en cours de guérison sous la gouvernance des femmes, le jeune Kellen, 14 ans, l'un des des rares enfants mâles, et issu d'une fécondation "a l'ancienne" découvre que tout n'est pas si parfait...
Cela aurait pu être un bon livre : il y a de quoi faire avec une dystopie matriarcale, mais c'est complétement raté. C'est plat, les personnages sont insipides, l'auteur est incapable de leur donner une profondeur, et il en est de même pour son intrigue. La grosse conspiration (évidente, bien sur) est découverte par les héros au bout de 100 pages  d'une façon ridicule : c'est simple, l'auteur se serait incarné dans le bouquin pour expliquer la conspirations aux héros, cela aurait été à peine pire.
La seule qualité indéniable du livre (en plus qu'il soit court..) c'est que chaque chapitre est préfacée d'une épitaphe, courte, mais évocatrice, en voici deux :

Elle a choisi de le suivre, tenant dans sa main celle sans vie de Papa, son pistolet avide dans l'autre. Elle ne l'a jamais cru capable de s'en sortir tout seul
~ Épitaphe pour Molly Vernon (Décembre 22, 2019 – Aout 14, 2067), par Tami et Sara Vernon, ses filles , Décembre 11, 2068

Un monstre violent, menteur, adultère - Cette peste est trop douce pour lui, et une bénédiction pour moi.
~ Note anonyme épinglé sur le front d'Henry Poole (2033 – 2067), Découverte Août 13, 2067

(ayant rendu le bouquin y a bien une semaine (il faut vraiment que j’accélère mon rythme d'écriture), j ai retrouvé ces deux citations sur le net et traduit à la volée : je suis donc responsable de tout barbarisme - la traduction du livre ne m'a pas choquée)
On est pas loin du haïku, parfois, et ces épitaphes sont sans doute les meilleurs passages du livre.

C'est vraiment dommage. Quand j'ai pris ce livre, j’espérais, non pas des folles orgies polygames (pas de scène de sexe dans ce roman, désolé Romain), mais une réflexion sur le genre, une étude des différences et des évolutions possibles. Bref, y trouver ce qui est pour moi un grand attrait de la SF : la découverte, l'analyse, la construction de sociétés (au sens large) improbables et différentes, comme je l'avais expliqué dans un essai en Fac pour une prof qui de toute façon avait dit un truc du genre "Et si c'est sur la SF, je n'aime pas ça, et vous serez mal noté" (ou quelque chose de similaire - c'est à peu prés tout ce que je me souviens du cours avec un graffiti sur une table "Devenez homosexuel et élargissez le cercle de vos amis", dont la vulgarité cachée me fait toujours rire).
Et malheureusement, non. Jamais l'auteur ne prend la peine de donner une profondeur a son roman. (et le fait que cela soit un livre nettement Jeune adultes/Ados n'est pas une excuse valable).
Il y avait de quoi faire, sous des angles comme 1984 ou les Femmes de Stepford , mais peut-être aurait il fallu que cela soit écrit par une femme ?

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