jeudi 18 avril 2013

Red Country, par Joe Abercrombie




Dans des contrées au delà des frontières de la civilisation, mais en plein ruée vers l'or, Shy et son "père de substitution" Lamb (c'est à dire Agneau, et ce nom aura de l'importance) rentrent a leur ferme aprés avoir vendu leur récolte de blé.
Ils la découvrent incendiée, un ami pendu et criblé de flèches, et ses deux jeunes frère et soeur disparus, enlevés par la troupe responsable de ces méfaits.
Le seul but devient alors de retrouver les deux enfants, dans ces terres de liberté et de danger.
Le thème est western - fantasy. C'est assez original,et plutôt intéressant. J'ai eu un peu de mal au départ, notamment avec le style des dialogues, puis très vite j'ai accroché a cette histoire sombre.
Abercrombie, avec sa trilogie First Law (d'ailleurs ce roman se passe dans le même monde, on y retrouve quelques personnages, mais est indépendant), nous a habitué a des livres de fantasy violents et cyniques, ou personne n'est totalement gentil, personne n'est parfait, les méchants sont aussi bien définis que les supposés héros (et la nuance entre les deux est parfois faible..), et le pire peut toujours arriver.
‘You fought in the wars? Up in the North?’
‘In wars, in skirmishes, in duels, in anything offered, and when I ran out of fights I made my own, and when I ran out of enemies I turned my friends into more.’
Et il continue ainsi dans Red Country, dans un subtil mélange de fantasy ( barbares du Nord, combat a l'épée, Inquisition) et de western ( "indiens", villes champignons, plaines immenses, convois de chariots ..) avec une galerie de personnages haut en couleur :
- Shy, une jeune femme qui a déjà beaucoup vécu, avec sa part de sang sur les mains
- Lamb, un colosse âgé, qui tente de fuir son passé
- Temple, qui est le premier a se décrire comme veule, lâche et pusillanime
- Dab Sweet, sorte de Davy Crockett vieillissant, dépassé par sa Légende
- le capitaine de mercenaire Cosca, grandiloquent et amoral, dont les meilleures heures sont (loin) derrière lui.
- Waerdinur, du Peuple Dragon, qui veut libérer son pays des envahisseurs colons.
Et je n'ai évoqué que les principaux personnages, il y a beaucoup de seconds rôles savoureux, qui n'auraient besoin que d'un peu plus de pages pour être promu au au premier plan, tellement chaque individu est bien défini.
Cet ensemble étant servi par une écriture nerveuse et rapide, des scènes d'actions impitoyables, et un parfait équilibre entre humour (un peu, ce n'est pas du Pratchett, hein, on n'est pas la pour rire) et situations sombres, pour ne pas désespérées, et donc un mélange fantasy-western qui est une réussite.
Bref, ce fut une très bonne surprise. J'avais, de mémoire, bien aimé First Law, mais celui-ci est peut-être un poil moins dur, et c'est tant mieux.

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